Rix Mondaine... Face au chasse neige...

Permettez Monsieur mais il suffit à présent !
Ne pouvez vous donc point déneiger sans vrombir ?
Votre chasse-neige fort pratique au demeurant,
Doit-il par ses effluves nous prêter à vomir ?
 
Figurez vous mon brave que Madame la Baronne
A vos senteurs rustiques n’est point accoutumée,
Que nous devons en sus avant que midi sonne,
Nous trouver à Versailles où nous sommes invités …
 
Je vous saurai donc gré à vous et tous vos gens,
De faire priorité pour la Rolls dégager,
Les gueux dans leurs cacugnes se devront indulgents,
Aux rigueurs de l’hiver ils sont habitués …
 
Il semble mon ami que vous n’ayez saisi,
Que de par notre rang nous passons en premier,
Et n’avons sachez-le que faire de votre avis,
Aussi soyez urbain veuillez vous activer !
 
Modérez vos propos restez à vos manettes,
Il vous eût fallu mieux choisir votre métier,
Quand vous vîntes en France, demeurez donc honnête,
Nous vous fîmes faveur d’ici vous embaucher !
 
Qu’importe le CDI ou quelqu’autre contrat,
Le Baron et moi-même sommes vos supérieurs,
Ne serait-il fâcheux, rentrant à la Casba,
D’annoncer à vos proches qu’il faut partir ailleurs ?
 
Mettez-vous au labeur nous oublierons ce drame,
Et montrez votre joie à servir les Notables,
Peut-être encore ce soir dans votre caravane,
Aurez-vous une soupe à poser sur la table !
 
Le chauffage sature la Rolls devient glacée,
N’est-ce point un thermos posé à vos côtés ?
Nous ne serions pas contre un café bien sucré,
Et quelques friandises puisque vous insistez !
 
N’omettez pas enfin vos fonctions terminées,
De dégivrer un peu nos vitres refroidies,
Puis d’ouvrir le chemin nous précédant à pied,
C’est bien par votre faute si nous sommes ici …
 
« Voyez Aude-Marie comme l’homme s’affaire … » Dit le Baron …

« Il suffit parfois d’une sympathique mise au point glissée intelligemment dans une conversation, pour éclaircir les situations les plus ambigües … » Rétorqua la Baronne …

« Aude-Marie ma chère … Comment trouvez-vous votre café ? … »

« Tiède mon ami … »

« Décidément les gueux n’ont aucun savoir vivre… » 
Dyonisos
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