Rixe Mondaine... Au camping de la plage...

Ne pourriez vous encombrer le bord opposé ?
Que de venir éclabousser la baronne !
Nous ne souffrons Monsieur ces familiarités,
N’en déplaise à vos origines Bretonnes !
 

Avez-vous vu Charles-Henri mon ami,
Ce déballage obscène de bourrelets graisseux ?
Tous ces maillots vulgaires achetés Monoprix,
Et ces bonnets de bains cachant cheveux pouilleux ?
 

Si nous n’avions été obligés cette année,
Pour palier à cette crise financière,
De venir en ce lieu notre tente planter,
Nous serions sur le versant de la soufrière !
 

Que dire de ces moutards sales et impolis,
De ces gueux suçant des glaces à la vanille,
Qui sans la moindre pudeur racontent leurs vies,
Prenant des accents de Porto ou Séville !
 

Je sens comme une odeur forte de barbecue,
Qui émane de derrière le cabanon,
Frites au pétrole et poisson grillé au menu,
Je vais vomir garez vos tongs mon cher Baron !
 

Ne pipez mot ma mie une autochtone approche,
Sanglée dans un boubou aux couleurs criardes,
Son marmot sur le dos planté dans une poche,
Et un champ de fruits mûrs déposé sur le crâne !
 

Vraiment c’est scandaleux que de n’être Français,
D’autoriser ainsi la venu d’étrangers,
Qui viennent sur nos plages histoire de polluer,
Ne parlent notre langue et veulent s’imposer !
 

Que dites vous Madame en ce jargon étrange ?
Maillot obligatoire pour plonger en piscine ?
Je me baigne en jogging même si ça dérange,
Remontez dans votre arbre ne soyez pas mesquine !
 

Notez bien Charles-Henri cette agressivité,
Venant du petit peuple des îles Francophones,
Ces fâcheuses tendances à vouloir insulter,
Refusant l’amitié que pourtant je leur donne !
 

Puisqu’il en est ainsi nous souperons tout seuls,
Foie gras et canapés, un soupçon de Sauternes,
Peut-être un Paris-brest, puis café ou tilleul,
Vivement le départ en début de semaine !
 

« Il ne sera point dit Baron que je soit raciste ou par trop mondaine, que je n’ai pas tenté un rapprochement avec l’ennemi ? Rassurez moi ! » Dit la Baronne…
 

« Certes non  ma douce ce sont ces vilains qui n’ont aucune éducation ! » Rétorqua le Baron…
 

« Et comment se comporteraient-ils donc, si comme nous ils passaient d’harassantes semaines à gérer du personnel dans l'austérité d'un château ! » Conclut la Baronne…

Dyonisos
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