Me voilà guéri (ou presque !)...
Mon docteur était là, fier d'être un assassin
Le pharmacien aussi brillait pour l'occasion
Ils proposaient ce jour, ignorant l'oraison
Aux fesses dénudées, d'injecter des vaccins
Le prêtre avait déjà le pantalon baissé
Espérant lui aussi se faire immuniser
Le virus assassin était dit-on athée
N'épargnant pas les Dieux, les Saints, ou les curés
Dans un cercueil plombé par l'institut Pasteur
Gisait la bactérie qui longtemps fut la mienne
Quelques laborantins assistaient à la scène
Le pied sur le caisson, comme font les chasseurs
Le traitement pour moi, fut un très vif succès
Détruisant toutefois ma flore intestinale
Provoquant de surcroît des douleurs viscérales
En plus d'irritations et rougeurs cutanées
Je passe mes journées en bon patient guéri
A me badigeonner de solution aqueuse
A me gargariser pour soigner mes muqueuses
Et à perdre du poids tellement je vomis
Les veines de mes bras, sont pratiquement noires
Mes yeux un peu vitreux sont devenus sensibles
Le spécialiste à dit qu'il serait fort possible
Que je meure guéri, grâce au laboratoire
Je m'en vais vous laisser, ma main se tétanise
Sans doute le bonheur d'un effet secondaire
Car on vient me poser ma sonde alimentaire
Plus besoin de couverts, la seringue est de mise !
Dyonisos
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