Spectres…
Les spectres décharnés envahissent la plaine,
Et toi petit Jacob insouciant tu souris,
Tu serres contre toi un ours de chiffon gris,
On ne t'a pas appris le vrai sens du mot haine.
Sous le soleil blafard titubent les ainés,
Et quand un peu plus tard la nuit sera tombée,
Leurs étoiles cousues seront seules à briller,
Ils savent que leur Dieu les a abandonnés.
Ceux qui ne seront pas morts sous les coups de crosses,
Passeront le portail d'un camp construit pour eux,
Et tels des animaux dont on tue les plus vieux,
Après être gazés ils rejoindront les fosses.
Certains travailleront jusqu'à l'épuisement,
S'ils ne sont pas choisis par les mains des "docteurs",
Scientifiques abjects diplômés de l'horreur,
Fierté d'un dictateur, honte des Allemands.
Autour des fours éteints résonnent aujourd'hui,
Des noms que le vent hurle à quelques visiteurs,
Celui d'un innocent, d'un frère, d'une sœur,
Sous un aigle noirci, emblème des nazis.
Dyonisos
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